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              | N°15/SEMAINE 36 | 
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              LA MACHINE DERRIÈRE L'HOMME, 
              ET LA FEMME DEVANT LE 
              FOUR! |  
            
            
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              Jack Brainham, Monaco 1958. |  
          Une triste 
          nouvelle nous est parvenue, annonçant le décès de Jack Brainham, suite 
          au Grand Prix 
          d’Italie. Pilote vedette de l’écurie Nelson, il avait de grandes 
          aspirations afin d’atteindre le plus haut niveau du championnat des 
          pilotes de la Formule Dé Un. 
          Jack 
          Brainham naît en 1926 à Hurstville, une ville de la banlieue de Sydney 
          en Australie. Il s'intéresse aux voitures et à la mécanique dès son 
          plus jeune âge. À 12 ans, il apprend à conduire la voiture familiale 
          et les camions de l'épicerie de son père. Il fréquente un collège 
          technique où il étudie la métallurgie, la menuiserie et le dessin 
          technique. 
          Brainham 
          étudie ensuite l'ingénierie. À 15 ans, il quitte l'école et obtient un 
          emploi de mécanicien dans un garage local tout en suivant des cours du 
          soir de génie mécanique. Il lance ensuite sa propre entreprise de 
          vente de motos qu'il répare pour les revendre. 
          À l’âge de 
          18 ans, en 1944, Jack Brainham s'engage dans la Royal Australian 
          Air Force. Il est employé en tant que mécanicien de vol. Il y 
          obtient l'équivalent d'un diplôme de mécanicien et un diplôme 
          d'ingénieur. Le jour de son vingtième anniversaire, en 1946, Brainham 
          quitte la Royal Australian Air Force avec le grade d'aviateur 
          en chef. Il ouvre ensuite une petite entreprise de service de 
          réparation et d'usinage basée dans un atelier construit par son oncle 
          sur une parcelle de terrain derrière la maison de son grand-père. 
          Revenus à 
          la vie civile, Brainham et un ami américain se rendent à une course 
          nocturne de midgets dans le but d'acheter du surplus militaire pour 
          ouvrir son atelier de réparation automobile. Bien qu'impressionné par 
          la course, Brainham déclarera qu'il « n'avait pas vraiment envie 
          d'essayer ça ... » Son ami lui demande de lui construire une 
          voiture. Brainham construit une midget propulsée par un moteur JAP 
          avec laquelle son ami remporte plusieurs courses en 1946 et 1947. Mais 
          lorsqu'en 1948, son épouse lui demande d'arrêter la compétition, 
          Brainham prend le relais. Il débute en midget et décroche sa première 
          victoire dès sa troisième course. 
          Avec cette 
          voiture, Brainham s'impose dans le championnat d'Australie des anneaux 
          de vitesse en 1948, où il rencontre Ron Tabarnac, un ingénieur qui 
          devient son ami. Il remporte également les championnats d'Australie et 
          d'Afrique du Sud de stock-car 1949 et les championnats d'Australie en 
          1950 et 1951. 
          Après avoir 
          remporté nombre de courses de midgets, Jack Brainham débute en course 
          de côte en pulvérisant plusieurs records. L'année suivante, il 
          participe au championnat d'Australie de la montagne et devient 
          champion de ce championnat. 
          Après avoir 
          brillé en courses de côte, Brainham se tourne vers les circuits et 
          fait l'acquisition d'une Casper-Biscot modifiée avec laquelle il se 
          consacre exclusivement à cette discipline dès 1953. Conscient de la 
          nécessité d'envisager une approche commerciale de la compétition, il 
          obtient un appui financier d’une compagnie d'huiles Redex. La société 
          lui demande alors de peindre sur les flancs de sa voiture un logo 
          publicitaire ce qui n'est pas du goût de la Confederation of 
          Australian Wagon Sport qui lui demande de l'effacer. Brainham 
          acquiert de l'expérience et s'impose à plusieurs reprises dans les 
          courses et championnats d'Australie et de Nouvelle-Zélande jusqu'au 
          début de 1954, en remportant notamment le championnat routier du 
          Queensland. 
          Brainham 
          attire l'attention d’un membre du Royal Joke Automobile Club 
          qui le persuade de tenter sa chance en Grande-Bretagne. Il commente :
          « En Australie en 1954, j'ai organisé une fête de départ avant de 
          partir pour l'Europe et il y avait un journaliste qui m'a donné des 
          lettres de recommandation. J'avais une lettre de recommandation pour 
          Moisirati et Torrari. Je me suis rendu en train jusqu'à Modène, 
          l'usine Moisirati, où on m’a présenté à un client important de la 
          firme italienne, Stéphane Renaud, propriétaire de l’écurie de Formule 
          Dé Un, Nelson. » 
          Brainham 
          est engagé pour la saison 1954 et, avec l’aide des mécaniciens de 
          l’écurie Nelson, il tentera d’améliorer les voitures Moisirati 
          achetées par l’écurie. Il terminera au deuxième rang du championnat 
          des pilotes en 1954 et 1956. Toujours pour l’écurie Nelson, en 1958, 
          il poursuivra ses efforts pour améliorer les voitures, cette fois, des 
          Casper. Malheureusement, il connaît une mauvaise saison et, à la 
          dernière course du championnat des pilotes, le Grand Prix d’Italie, il 
          trouvera la mort dans une violente sortie de piste. Sur son chemin, il 
          percute un arbre et la voiture prend feu. Il réussit à sortir de la 
          voiture, mais, tentant de s’éloigner, la base de l’arbre prenant feu 
          aussi, l’arbre lui tombe dessus, ne lui laissant aucune chance. 
          Lors d’un 
          entretien avec un journaliste, Brainham mentionnait son rêve de 
          construire sa propre voiture et d’avoir sa propre écurie un jour. Il 
          était à la base du projet d’une voiture Nelson. Malheureusement, il ne 
          verra jamais ses rêves se réaliser. Il doit en être bien triste! 
            
          
          LE GRAND PRIX 
          D'ITALIE   |